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Après Uber, voici le Hub. La désintermédiation et la multiplication des flux impliquent de repenser le travail au quotidien dans les organisations. Le cadre d’entreprise devient un hub de flux. La technicité se perd au profil de l’excellence relationnelle.

Uber. Ou quatre lettres pour se représenter le 2.0.  Vous allez vivre le stress du patron de VidéoFutur quand il a compris que tout allait disparaître. Ou celui de Pascale Nègre à l’aune du streaming audio. Tous deux étaient faces à des changements radicaux qui allaient modifier en profondeur l’écosystème de leur business. L’un s’en sort, l’autre pas. La comparaison fonctionne aussi avec l’opticien, le libraire, le notaire, le consultant… Même le porno vit son uberisation.

Ces professions ne vont pas disparaître, elles vont muter. Ce sont par des robots et des automates que de notre activité quotidienne va être remplacée dans 20 ans. Ils seront plus pratiques, plus fiables et moins chers.

Mais alors, qu’allons-nous devenir ?

Nous passerons notre vie en réunion. Nous devrons y adopter des postures en fonction des ambiances ou des enjeux. Nous répondrons et transférerons un message toutes les 2 minutes, tous les jours. Nous serons connectés du matin au soir pour suivre l’exécution des automates qui nous entourent. Nous relierons des centaines de documents sans en avoir vraiment compris ni le sens ni la portée. Nous ferons des retours sur la police de caractère d’un titre avec l’intime conviction que ça peut changer le monde. Nous prendrons des décisions sans mesurer leurs effets papillon, et le monde d’en bas tournera moins bien. Tant mieux, ça sera autant d’arguments pour remplacer les gens par des automates.

Chaque semaine Facebook nous rappellera les anniversaires à souhaiter, et notre agenda décidera quand partir en fonction des temps de trajet. Nous allons travailler dans des espaces ouverts où il sera impossible d’avoir du calme. Nous entendrons des phrases surréalistes comme « je vais chez moi pour travailler, au bureau c’est impossible ».  Nos capacités de mémoire et de concentration vont disparaître au profit de celles d’adaptations et de synthèses.

Nous allons devenir des hubs, comme dans un aéroport : nous allons rediriger des flux. Des flux de messages, des flux de données, des flux agrégés. Nous serons au carrefour de nos vies pro et perso pour animer des liens.

Nos compétences techniques s’amenuiseront. De jour en jour, nous n’aurons plus besoin de faire, mais juste besoin d’être. D’ailleurs, les métiers de coach, de consultants, de psychologues vont devenir la norme des reclassements de milieu de carrière. Chacun cherchera à gravir sa pyramide, à se rencontrer une bonne fois pour toutes.

Vous allez dire que je suis Cassandre, mais rien n’est grave. Car vous l’avez compris, nous y sommes déjà. Nous sommes des humains augmentés. Le numérique comble nos carences techniques, nous affranchit progressivement des tâches répétitives et vides de sens apparent.

Après le savoir-faire, s’érige progressivement le dogme du savoir-être

Écoute, disponibilité, fermeté, empathie et bienveillance : le cadre de demain sera un humain surnaturel ou ne sera pas. Demain, celui qui EST aura plus de pouvoir que celui qui SAIT.  Ça, les robots ne pourront pas nous le prendre.

Et puisque nous sommes déjà demain, bienvenue dans ce monde soi-disant meilleur, ou le meilleur reste à construire.

Pour garder l’essentiel :

Demain, nous serons entourés de robots et ils nous diront ce qu’il faut faire.

Or demain, c’est aujourd’hui, nous sommes déjà des hubs de flux d’information.

Nos agendas, nos réunions, nos bureaux seront dématérialisés.

David BESSOT

David BESSOT

Associé du Cabinet Infhotep